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Tout savoir sur le syndrome de la bandelette ilio-tibiale ou du tenseur du fascia lata (TFL)?

Anatomie, examen clinique et traitement… A la fin de cet article, le syndrome de la bandelette ilio-tibiale n’aura plus de secret pour vous !


Le syndrome de la bandelette ilio tibiale, plus communément appelé le syndrome de l’essuie-glace se déclenche surtout chez les coureurs longue-distance et les cyclistes.

La douleur localisée sur la face latérale [externe] du genou, l’historique du patient ainsi que l'examen clinique attentif permettent généralement de poser rapidement le diagnostic.


Ce syndrome est la première cause de douleur latérale du genou et représente 12% des pathologies liées à la course à pied.

Le TFL [tensor fascia lata] prend naissance latéralement sur la crête iliaque et se termine sur le tubercule de Gerdy et la tête fibulaire. Il longe la partie latérale de la cuisse et passe par-dessus l’épicondyle fémoral latéral.


Son corps musculaire a un rôle de stabilisation de la hanche en résistant à l’adduction.

Il est complété par une bandelette de fascia composée des muscles fessiers et du TFL. De par ses insertions distales l’adduction fémorale ainsi que la rotation interne du genou accentuent les forces qui s’exercent sur le TFL.


En augmentant la tension exercée sur le muscle, ce dernier se trouve plaqué contre l’épicondyle fémoral latéral et ainsi irrité lors des mouvements de friction liés à la course.


La littérature scientifique démontre que les contraintes exercées sur le TFL par l’épicondyle fémoral latéral sont maximales entre 20 et 30 degrés de flexion du genou.

Une autre étude précise que plus le genou est fléchi, lors de l’appui au sol pendant la course, plus la durée du pincement sera importante.


D’un point de vue biomécanique on constate qu’une cheville en déviation ou une faiblesse des abducteurs de la hanche seront propices à l’apparition du syndrome.

La course ou la marche à pied en descente sont également des facteurs favorisants le syndrome de l’essuie-glace.


L’examen du genou est généralement normal : pas de douleurs à la palpation de l’interligne articulaire, ni lors des tests méniscaux, ligamentaires ou patellaires.

On observe cependant une limitation de la rotation interne du genou homolatéral au syndrome du TFL lorsque celui-ci est trop contracté ou douloureux.


Toutefois la palpation de l’épicondyle fémoral latéral à 3 cm au-dessus de la ligne articulaire ainsi que le tubercule de Gerdy sont des zones sensibles à la palpation. Lorsque la pathologie est à un stade avancé tout le compartiment latéral deviendra douloureux.


La reproduction de la douleur par les tests orthopédiques de Renne et de Noble nous aide à poser le diagnostic.

En effet le test de Renne consiste lors d’un appui unipodal à effectuer des mouvements de flexion extension autour de 30°.


Test de noble

Alors que le test de Noble consiste à appuyer au niveau du condyle externe, 3 cm environ au-dessus de l’interligne, lors de l’extension passive à 30° de flexion.


Test d'ober

Le test de Ober peut être utilisé pour juger de la tension au niveau du fascia lata.

Pour ce test le patient est allongé sur le côté sain, l’examinateur stabilise le pelvis avec une main et contrôle le membre inférieur atteint avec l’autre.

La jambe est d’abord amenée en ABD puis en extension et en ADD.

Si la jambe reste en ABD cela démontre l’hyper tonicité du TFL.


L’examen clinique recherche également un genu varum, une cheville en éversion, un tibia en rotation externe, une jambe plus courte du coté homolatéral, une faiblesse du quadriceps, un élargissement de la bandelette au niveau de l’épicondyle fémoral…


Les radios restent normales mais l’IRM ou l’écho peuvent mettre en évidence une inflammation située entre la bandelette et le condyle externe.


Le traitement classique sera l’arrêt ou à minima la réduction du temps et de la distance de course, permettant ainsi, en association avec une application de glace trois fois par jours [10 minutes], de réduire l’inflammation locale.

Il est bien sûr conseillé d’étirer le TFL régulièrement, mais aussi les muscles fessiers autant que le quadriceps.


Étirement du tenseur du fascia lata

Voici un étirement spécifique du TFL : la main droite emmène la hanche droite en extension, et le pied gauche pousse la jambe droite en adduction.


Le chiropracteur, spécialiste de la colonne vertébrale et du système nerveux aura une approche globale et sera d’une aide précieuse pour les syndromes du TFL récalcitrants ou récidivants…


La prise en charge chiropratique se concentrera sur la hanche limitée en rotation interne et le genou limité en rotation externe.

Il est fréquent qu’une fixation en rotation interne de l’articulation tibio-fémorale soit la cause du syndrome. Etirant le TFL elle vient le plaquer contre l’épicondyle fémoral latéral entraînant son irritation lors de la course.


Le chiropracteur interviendra aussi sur la cheville , découvrant la plupart du temps un calcanéum fixé en inversion [généralement due à des entorses récidivantes], ayant comme conséquence une compensation du genou en varus [genu varum]. Un positionnement étirant naturellement le TFL.


Une correction chiropratique du sacrum ou du bassin se révèlera souvent nécessaire, car un TFL contracté perturbe la biomécanique du bassin, entraînant à long terme des lombalgies.

Vice et versa une bascule du bassin favorisera le syndrome de l'essuie-glace.


Lors de la course, il y a un transfert de forces qui se produit depuis l’impact du pied sur le sol. Impact qui se transmet à travers la jambe tout le long de la colonne vertébrale en passant par le bas du dos.

Un muscle anormalement contracté ou douloureux peut affecter la biomécanique de l’articulation sacro-iliaque [le bassin]. Ceci ayant des répercussions sur les vertèbres lombaires, dorsales et cervicales.

La transmission des forces s'accomplit par voie osseuse et articulaire mais aussi via les muscles qui se contractent sous l'effet de l’impact.

C’est ainsi que les forces exercées sur le calcaneum [talon] se répercutent directement sur le tibia et la fibula autant que sur les muscles tibiaux. Ces derniers possèdent des continuités fasciales avec le poplité qui lui-même est en lien avec le semi-membraneux.


Les ménisques du genou vont jouer un rôle d’amortisseurs. Cependant une partie de l’impact se disperse par voie musculaire. Ainsi le semi-membraneux fonctionne avec le biceps fémoral, lui-même rattaché à l’articulation sacro iliaque. La contraction du biceps femoral aura tendance à rapprocher l’ilium du sacrum et ainsi pincer l’articulation sacro iliaque.


Durant le transfert de forces [lors de la course] le biceps fémoral tente de stabiliser l’articulation sacro- iliaque.

De même le TFL et les piriformes stabilisent la tête fémorale dans l’acétabulum.

Fatalement la contraction ou la douleur de ces muscles exerceront des tensions au niveau de l’articulation sacro-iliaque, plaquant ainsi l’ilium contre le sacrum. Ce dysfonctionnement du bassin se traduira à plus ou moins long terme par des douleurs sacro-iliaques et lombaires.


Lors de pratiques régulières il est essentiel de contrôler les chaussures.

Une chaussure non adaptée ou usée est un facteur de risque de syndrome du TFL.

Si toutefois arrêter l’entrainement est impossible, il est recommandé de courir plus vite, même de sprinter [ce qui diminue le temps de pincement].

Toujours courir sur une surface plane, en levant les genoux de manière exagérée.

L’utilisation d’une genouillère spéciale est parfois utile. Celle-ci ne corrigera pas le problème biomécanique, mais pourra atténuer les douleurs.

Sources :

(1) NormanJ. Kasunich, DC,CCSP, Changes inlowback pain in a long distance

runnerafter stretching the iliotibial band, winter 2003, JOURNAL OF CHIROPRACTIC MEDICINE

(2) Joseph Hamill , Ross Miller , Brian Noehren , Irene Davis , A prospective study of iliotibial band strain in runners, Clinical Biomechanics 23 (2008) 1018–1025

(3) VITTORIO FRANCO, MD, GUGLIELMO CERULLO, MD, ENRICO GIANNi, MD, and GIANCARLO PUDDU, MD, ILIOTIBIAL BAND FRICTION SYNDROME, Operative Techniques in Sports Medicine, Vol 5, No 3 (July), 1997: pp 153-156




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